Le phénomène de voir des visages dans les objets de la vie quotidienne n’est pas rare et il a à la fois un nom scientifique, la paréidolie faciale, et, semble-t-il, une explication scientifique.
Des
chercheurs de l’Université de Nouvelle-Galles du Sud (Australie)
affirment avoir montré que nous traitons ces faux visages en utilisant
les mêmes mécanismes visuels du cerveau que ceux que nous utilisons pour
les vrais visages. Ils suggèrent également qu’il pourrait s’agir d’un
produit de notre évolution, notant qu’il a déjà été observé chez les
singes.
Selon le chercheur principal, Colin Palmer du département psychologie de l’Université de Nouvelle-Galles du Sud :
Ce
modèle de base des caractéristiques qui définissent le visage humain
est quelque chose auquel notre cerveau est particulièrement sensible et
qui est susceptible d’attirer notre attention sur les objets de
paréidolie.
Une
caractéristique frappante de ces objets est qu’ils ne ressemblent pas
seulement à des visages, mais peuvent même transmettre un sentiment de
personnalité ou une signification sociale. Par exemple, les fenêtres
d’une maison peuvent donner l’impression que deux yeux vous regardent,
et un poivron peut avoir un air joyeux sur son visage.
Dans
l’étude publiée la semaine dernière (lien plus bas), Palmer et son
collègue Colin Clifford ont utilisé un processus appelé adaptation
sensorielle pour tester si les mécanismes qui extraient des informations
du visage d’une personne, comme le fait de savoir si elle est heureuse
ou triste, sont également en jeu lorsqu’elle regarde un objet inanimé.
Toujours selon Palmer :
Nous
avons découvert que l’exposition répétée à des visages pareidoliques
qui véhiculent une direction spécifique de l’attention (par exemple, des
objets qui semblent regarder vers la gauche) provoquait un changement
dans la perception de l’endroit où regardent les visages humains.
Nous
pensons que la paréidolie faciale est une sorte d’illusion visuelle.
Nous savons que l’objet n’a pas vraiment de conscience, mais nous ne
pouvons pas nous empêcher de penser qu’il possède des caractéristiques
mentales comme une “direction du regard” en raison des mécanismes de
notre système visuel qui s’activent lorsqu’ils détectent un objet ayant
des caractéristiques de base semblables à celles d’un visage.
Le visage de Mars. Il s’agit d’une colline érodée.(NASA)
Les
chercheurs suggèrent que la paréidolie faciale pourrait être un
avantage évolutif, peut-être hérité des primates, notre cerveau évoluant
pour faciliter l’interaction sociale.
Il
y a un avantage évolutif à être vraiment bon ou vraiment efficace dans
la détection des visages, c’est important pour nous socialement. C’est
également important pour détecter les prédateurs. Si vous avez évolué
pour être très bon dans la détection des visages, cela peut conduire à
des faux positifs, où vous voyez parfois des visages qui ne sont pas
vraiment là.
Il
est préférable d’avoir un système trop sensible à la détection des
visages, plutôt qu’un système qui n’est pas assez sensible.
Selon
Palmer, l’étude soulève de nouvelles questions sur la compréhension des
troubles cognitifs, avec des implications pour le fonctionnement social
au quotidien.
Comprendre la perception des visages est important lorsque l’on considère des maladies ou des traits comme la prosopagnosie
des visages, qui est l’incapacité à reconnaître les visages, et le
spectre autistique, qui peut inclure des difficultés à interpréter les
informations des visages d’autres personnes, comme leur état émotionnel.
Le Guru a publié de nombreux exemples de paréidolies durant ces années d’écriture…
L’étude publiée dans Psychological Science : Face Pareidolia Recruits Mechanisms for Detecting Human Social Attention et présentée sur le site de l’Université de Nouvelle-Galles du Sud : Why the brain is programmed to see faces in everyday objects.
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